KURDISTAN-La presse française se focalise sur les persécutions que subissent les chrétiens d'Orient dans le contexte de l'offensive djihadiste afin de renforcer une conception du monde paranoïaque basé sur le "choc des civilisations". La bonne civilisation étant basée sur la religion des Blancs chrétiens (à laquelle les sauvages du monde entier peuvent se convertir pour se sauver de la barbarie) la mauvaise étant celle basée selon sur la religion d'une partie des zones pétrolifères mondiales. Dans ce jeu pervers ou chacun affirme ses stratégies territoriales pour contrôler la rente pétrolière, les milliers de morts cachent avec peine les enjeux capitalistes régionaux qui s'affrontent au Moyen Orient. Derrière les djihadistes se cachent les monarchies pétrolières du Golfe. Cette guérilla est désormais la plus riche du monde. La Turquie même l'a utilisé afin de déstabiliser l'Iran dans son combat pour l'hégémonie régionale. Et dans cet affrontement c'est toujours le prolétariat qu'on assassine. Les premières victimes de ces violences sectaires sont d'autres musulmans, les Chi'ites, mais, également, les Kurdes (sunnites eux mêmes, chrétiens, yézidis, ...). Il ne s'agit donc pas d'un affrontement entre religions, entre prétendues civilisations, mais bien d'une instrumentalisation d'une idéologie (comme les croisades médiévales) à des fins impérialistes. C'est aux internationalistes de montrer et dénoncer la nature capitaliste des affrontements sectaires, même lorsque ce sectarisme au fil des décennies a perdu les raisons matérielles de son orchestration pour ne devenir qu'une idéologie identitaire essentiellement petite-bourgeoise.
(Actu Kurde)-Le bilan de Sinjar est terrible, après l'invasion des jihadistes de l'Etat islamique (EI), selon les premières informations. Au moins 3.000 kurdes yézidis seraient massacrés, 5.000 autres seraient enlevés, 300 enfants et personnes âgées seraient morts de faim et de soif dans les montagnes de Sinjar, où des dizaines des milliers de personnes sont bloqués.
Les ennemis de l'humanité ont commis de terribles crimes après avoir pris le contrôle de la région de Sinjar, le 3 aout. Des centaines de milliers de yézidis, une minorité kurdophone adepte d'une religion préislamique en partie issue du zoroastrism, ont fui la région après l'arrivée des jihadistes et le recul des peshmergas affiliés au parti du président kurde Massoud Barzani qui les ont laissé sans défense. Menacés de massacres, quelque 300.000 personnes se sont refugiés dans les montagnes de Sinjar.
Le 4 aout, les combattantes kurdes syriens, les YPG, ont réussi à atteindre ces montagnes pour empêcher les jihadistes de commettre de nouveaux massacres.
Prenant le contrôle des montagnes, les combattants kurdes ont commencé à ouvrir des corridors humanitaires pour conduire les déplacés vers le Kurdistan syrien. Le même jour, les combattants du PKK sont également arrivés sur place depuis les montagnes du Kurdistan et ont lancé des attaques contre l'Etat islamique.
Les efforts des combattants kurdes n'ont pas pu empêcher la mort d'au moins 300 enfants et personnes âgées à cause de manque d'eau et de nourriture. Des milliers de personnes ont été sauvées, selon des journalistes kurdes qui sont dans les montagnes de Sinjar.
Le bilan exact des massacres commis dans la région par des jihadistes n'est pas connu, mais pour les témoignages et les combattants qui mènent une guérilla pour repousser les jihadistes, au moins 3 000 yézidis ont été exécutés sommairement, 5 000 autres civils dont des centaines de femmes ont été enlevés. Le sort des personnes enlevées n'est pas non plus connu.
On craint que le bilan ne soit encore plus lourd. La population des dizaines de villages de Sinjar est estimé à 500 000 personnes. Parmi ces habitants, 300 personnes ont fui vers les montagnes de Sinjar.
Les combattants du PKK et les YPG ont pris le contrôle de plusieurs villages depuis 4 aout, tuant des dizaines de jihadistes. Ils continuent d'avancer afin de libérer la région. Plus de 1.000 jeunes yezidis et des centaines d'autres kurdes ont rejoint les rangs de la résistance pour combattre les jihadistes.
LE PKK ORGANISE LA DEFENSE DU KURDISTAN IRAKIEN
Le PKK a également envoyé des renforts à Erbil, capitale du Kurdistan irakien, pour organiser la défense et stopper l'avancée des jihadistes.
Une responsable du PKK, Bese Hozat, a affirmé que les attaques jihadistes unifieront les Kurdes. "Nous vivons une période historique. Cette guerre unifiera les Kurdes" a déclaré Bese Hozat, appelant les jeunes à rejoindre le front!
A Makhmur, à 40 km d'Erbil, les combats ont repris le 8 aout après l'arrivée des combattants du PKK sur le front.
A Rabia, sur la frontière avec la Syrie, les combattants kurdes syriens mènent des opérations de "nettoyage". La ville est déjà sous contrôle des YPG, qui ont détruit le 7 aout quatre chars et ont tuées au moins 24 jihadistes.