PARIS-(AFP) Des centaines de personnes ont manifesté samedi à Paris à
l’appel d’associations kurdes pour dénoncer les massacres commis par
l’Etat islamique (EI) au Kurdistan irakien et appeler la communauté
internationale à réagir, a constaté une journaliste de l’AFP.
Les
manifestants, un millier selon la police, s’étaient regroupés vers 18H
(16H GMT) devant la gare de l’Est et ont ensuite défilé en direction de
la place de Stalingrad, dans le nord de Paris, derrière une banderole
dénonçant un «génocide» préparé par l’EI contre les Kurdes et la
minorité Yazidi.
Le cortège était composé pour une grande
partie de sympathisants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK,
rebelles kurdes de Turquie) venus avec leurs drapeaux et des portraits
de leur dirigeant Abdullah Öcalan emprisonné en Turquie.
La
manifestation était organisée à l’appel d’une «coordination nationale
solidarité du Kurdistan» composée de diverses associations kurdes
auxquelles s’étaient associés des partis d’extrême gauche français
(Parti communiste, NPA) et le MRAP (mouvement antiraciste).
«Toute
la région autonome du Kurdistan est menacée par la poursuite de
l’avancée des jihadistes vers Erbil, capitale de cette région. Toute la
plaine de Ninive est en feu et toutes les communautés qui y vivent en
harmonie et en paix sont menacées», a souligné un communiqué de la
coordination.
«Aujourd’hui, il y a urgence à ce que notre
pays et la communauté internationale apportent son soutien politique
ainsi qu’une aide humanitaire et logistique à toutes les forces kurdes
qui combattent la barbarie et l’obscurantisme d’un autre âge»,
ajoute-t-il, précisant que des combattants kurdes de Syrie et Turquie
sont allés prêter main forte aux Peshmergas d’Irak.
Samedi
soir la présidence française a annoncé qu’elle allait livrer ses
premiers équipements de secours en Irak «dans les prochaines heures.» Le
président François Hollande a informé le président du Kurdistan
irakien Massoud Barzani samedi, lors d’un nouvel entretien téléphonique.
Lors de cet échange, qui suivait un entretien des deux
hommes jeudi, le chef de l’Etat «a réaffirmé la volonté de la France de
se tenir aux côtés des populations civiles victimes des exactions
continues de l’Etat islamique», a précisé la présidence dans un
communiqué.
Londres annonçait également l’envoi imminente
d’une aide humanitaire aux populations menacées par l’avancéee des
jihadistes en Irak, en parallèle aux frappes aériennes américaines.