RENNES-(Vice) Entretien avec les Antifas BZH de Rennes
Samedi 2 août, vers 3h du matin, sept individus ivres sont entrés sur le campement des migrants du quartier de Cleunay, à Rennes. Ils y ont proféré des insultes racistes en dégradant à la chaîne et au bâton les parties communes puis les réserves de nourriture, avant de frapper les tentes et menacer leurs habitants. Selon l’un des habitants du campement, l’un d’eux aurait dit : « Crevez comme des porcs, vous qui vivez comme des chiens. » Tandis qu’une plainte a été déposée contre X pour menace en raison de la race, tout cela ne relèverait que d’un « incident de voisinage » pour la préfecture de Rennes. (...)
Comment avez-vous réagi face à cette attaque ? S’agit-il d’une véritable agression raciste ?
E. des antifas de Rennes : Nous nous sommes immédiatement rendus auprès des migrants afin de nous assurer qu'il n'y avait pas eu de blessés et de leur témoigner notre solidarité. Ça peut paraître dérisoire, mais ce qu'ils vivent au quotidien est tel qu'affronter seuls ce genre d'agression rendrait les choses insupportables.
Nous avons discuté avec eux, ainsi qu'avec les militants qui les accompagnent au quotidien ; cela nous a permis d'identifier de façon indiscutable des membres connus de l'extrême droite rennaise. C'est ce qui nous permet d'affirmer qu'il s'agit bien d'une véritable attaque raciste perpétrée par des nazis, et donc de balayer les déclarations de la préfecture qui présente les évènements comme un banal conflit de voisinage.
S’agit-il selon vous d’un acte isolé ?
C'est un acte particulier, plutôt – il s’agit de la première attaque concertée et menée en groupe à l'encontre de ces migrants. Ça reste cependant ce que l'on pourrait qualifier de « pogrom festif », c'est-à-dire qu'on a affaire à des gens suffisamment malsains pour s'amuser à terroriser des familles qui ont déjà une vie infernale à cause de l’État et du Parti socialiste.
C'est un acte particulier, plutôt – il s’agit de la première attaque concertée et menée en groupe à l'encontre de ces migrants. Ça reste cependant ce que l'on pourrait qualifier de « pogrom festif », c'est-à-dire qu'on a affaire à des gens suffisamment malsains pour s'amuser à terroriser des familles qui ont déjà une vie infernale à cause de l’État et du Parti socialiste.
OK. Ils étaient saouls et se sont dit, « Tiens, et si on allait emmerder les familles d’Europe de l’Est », c’est ça ?
Comme souvent avec l'extrême droite, c'est un acte d'opportunité. Mais il ne s'agit pas pour autant de la seule attaque menée à Rennes – bien que les fascistes n'y soient pas très nombreux. Au fil des années, on ne compte plus les agressions physiques ni les tags racistes – voire ouvertement nazis – perpétrés dans la ville. Les individus qui ont attaqué le camp sont par ailleurs impliqués dans de nombreux méfaits de ce genre. On trouve notamment parmi eux un petit nombre d'individus que nous considérons comme dangereux. Ce coup-ci, ils ont simplement un peu monté la barre, on pourrait dire.
Comme souvent avec l'extrême droite, c'est un acte d'opportunité. Mais il ne s'agit pas pour autant de la seule attaque menée à Rennes – bien que les fascistes n'y soient pas très nombreux. Au fil des années, on ne compte plus les agressions physiques ni les tags racistes – voire ouvertement nazis – perpétrés dans la ville. Les individus qui ont attaqué le camp sont par ailleurs impliqués dans de nombreux méfaits de ce genre. On trouve notamment parmi eux un petit nombre d'individus que nous considérons comme dangereux. Ce coup-ci, ils ont simplement un peu monté la barre, on pourrait dire.
Pensez-vous que l’agression soit liée à des organisations de type Jeunesses nationalistes, Bloc identitaire, etc. ?
La question est en réalité plus délicate : une partie de ces individus sont ou ont été en effet membres d'organisations d'extrême droite telles que Jeune Bretagne. Cependant, ce qui s'est passé ce week-end relève plus d'une volonté de bien rigoler entre nazis. Il est impossible de dire que telle ou telle organisation est responsable de l'attaque – quoique, bien entendu, aucun de ces individus ne soit un électron libre.
À chacun de se faire une opinion sur la responsabilité des organisations d'extrême droite dans les violences racistes qui découlent de leur propagande politique – en ce qui nous concerne, nous les dénonçons depuis longtemps. On pourrait également citer la constante propagande menée par de soi-disant médias en ligne tels que Breizh Info ou Breiz Atao.
Quelle forme va prendre votre soutien aux migrants après cette agression à caractère raciste ?
C'est à notre connaissance la première fois que cela se produit ici. Notre attitude reste donc à discuter. Mais selon moi, la meilleure façon de protéger les migrants serait que la mairie cesse de les laisser en pâture aux fascistes et leur offre un hébergement pérenne. Après l'exercice d’une telle violence à leur encontre, les laisser à la merci des racistes est une responsabilité que la maire socialiste Nathalie Appéré et son équipe devraient soigneusement peser.
OK, merci les gars.