Octobre anti-colonial : un mois internationaliste de luttes (Papouasie occidentale, Pays Mapuche, Chiapas)

PAPOUASIE OCCIDENTALE - Encore une fois la presse internationale a passé sous silence la répression terrible qui s'est abattue en Papouasie Occidentale. Nous avions pensé que l'arrestation abusive de deux journalistes français par les autorités indonésiennes allait orienter les projecteurs sur cette région du monde victime du colonialisme. Il n'en a rien été.. En France nous ne sommes que deux sites à relayer les informations anticoloniales de la Papouasie Occidentale. Entre appropriation capitaliste des espaces indigènes et propagande racialiste du pouvoir, la destruction coloniale dans ses oeuvres.


C'est d'ailleurs en soutien des deux journalistes français que plusieurs milliers de manifestants se sont rassemblés particulièrement dans les villes de Jayapura et Merkauke. La police coloniale a procédé à 66 arrestations prétextant que le Komite Nasional Papua Barat n'était pas une organisation reconnue pour appeler à des manifestations. Dans les villes de Manokwari et Sorong la police coloniale a chargé les manifestants.
Quelques jours plus tard des miliciens colonialistes attaquaient à la machette des étudiants papoues à Manado (deux morts, quatre blessés).

Le corps du jeune étudiant Petius assassin à coups de machette

PAYS MAPUCHE - La violence raciale issue du colonialisme est également une violence de classes. Les premières victimes du colonialisme est le prolétariat, agricole et industriel des régions dominées. Le Chili ne fait pas exception puisque début octobre un ouvrier agricole, José Quintriqueo Huaiquimil, a été assassiné par un latifundiste qui a commis son crime en écrasant la victime sous un tracteur. Face à ce crime raciste colonial l'émotion et la réaction ont été très fortes. Les manifestations qui ont eu lieu quelques jours plus tard à Santiago ont par ailleurs été le théâtre d'affrontements entre la police et des manifestants pro-mapuche. De nombreuses villes et villages ont également vu se manifester la colère légitime des Mapuche, plus particulièrement dans la province de Arauco.



CHIAPAS -Le 8 octobre ce sont plusieurs milliers de militants du Chiapas qui ont manifesté pour Ayotzinapa dans les rues de San Cristobal de la Casas. En solidarité avec les familles des victimes de ce massacre étatiste les manifestants portaient des pancartes "Votre douleur est notre douleur", "Votre rage est la notre", "Vous n'êtes pas seuls".


Montrant qu'une lutte séparatiste anti-coloniale peut dépasser la solidarité en dehors de sa région de lutte, le zapatisme a la possibilité d'aboutir à son propre dépassement, par sa base, dans une lutte internationaliste contre la répression capitaliste puis au-delà dans une lutte globale contre société marchande.