États-Unis : émeutes après le meurtre de Michael Brown, jeune Noir tué par la police


ETATS UNIS-(Jeune Afrique) Après la mort d'un jeune homme noir non armé, tué par la police aux États-Unis, des émeutes ont éclaté dimanche à Ferguson, dans la banlieue de Saint-Louis, dans le centre du pays. L'incident met en relief les tensions raciales entre une police locale majoritairement blanche et la communauté noire.

Des émeutes ont éclaté et des magasins ont été pillés, dimanche 10 août dans la soirée à Ferguson, une ville de la banlieue de Saint-Louis, dans le centre des États-Unis. Les violences ont commencé après la mort d'un adolescent noir non armé, Michael Brown, 18 ans, tué par la police la veille.
 


Les forces de police de la ville de Ferguson ont fait usage de gaz lacrymogènes et des brigades cynophiles ont été déployées pour tenter de maîtriser la foule. Elles ont vite été débordées et ont dû faire appel à des renforts venus de villes voisines, selon la chaîne locale KSDK. Une vidéo disponible sur le site Internet du quotidien "St. Louis Post-Dispatch" montre une station-service, qui fait aussi office de supérette, pillée, puis incendiée par les émeutiers. Selon le quotidien, un hypermarché Walmart et des magasins de quartier ont aussi été la cible de pillards.

Versions contradictoires
Les émeutes ont éclaté à l'issue d'une cérémonie organisée à la mémoire de Michael Brown, 18 ans, mort la veille dans des circonstances troubles, tant les récits sur les circonstances de son décès diffèrent. Un témoin, Dorian Johnson, a raconté à la station de télévision locale KMOV qu'il marchait dans la rue avec Michael Brown quand un agent de police s'en est pris à ce dernier et a dégainé son arme. Le policier a tiré sur l'adolescent, qui s'est alors "retourné et a mis les mains en l'air", mais le policier a continué à tirer, selon Dorian Johnson.

Le chef de la police du comté de Saint Louis, Jon Belmar, a présenté une version sensiblement différente. D'après lui, Michael Brown a été tué après avoir agressé un policier et tenté de lui dérober son arme. Le maire de Ferguson a appelé au calme et promis, lundi 11 août, une enquête impartiale. Dans une interview à CNN, James Knowles a affirmé : "La seule chose que je peux dire maintenant à ma communauté, c'est de rester calme. Je peux comprendre la fureur et la colère des gens, mais ce n'est pas constructif".
La plus grande inquiétude des protestataires concerne l'enquête, qu'ils craignent partiale. Elle sera confiée à l'autorité supérieure, la police du comté de St-Louis, et non aux instances municipales, a indiqué M. Knowles promettant que justice serait rendue.

Une seconde affaire Trayvon Martin ?
Jon Belmar n'a pas précisé si l'agent était blanc mais l'incident met en relief les tensions raciales entre une police locale majoritairement blanche et les habitants de Ferguson, une communauté à majorité noire, souligne le St. Louis Post-Dispatch.

La famille de Michael Brown a d'ailleurs engagé Benjamin Crump, un avocat qui s'est fait connaître en défendant la famille de Trayvon Martin, un jeune Noir tué en 2012 par un voisin effectuant une ronde de surveillance dans son quartier en Floride. Son meurtre avait relancé le débat aux États-Unis sur le racisme et les lois encadrant la légitime défense.